Si j’accède à la fonction de Premier Ministre, je mettrai en œuvre une refonte complète de la gouvernance, ancrée dans une logique participative et démocratique. Mon ambition : bâtir un gouvernement représentatif, composé de trinômes à la tête de chaque ministère. Ces trinômes garantiront diversité, collaboration et implication directe des citoyens dans les décisions politiques.
1. Faisabilité légale et constitutionnelle du système trinomial
1.1. Analyse de la Constitution française actuelle
La Constitution française de 1958, dans son article 8, prévoit que :
• Le Président de la République nomme les membres du gouvernement sur proposition du Premier ministre.
• Les ministres ne disposent pas d’un nombre limité ou exclusif par ministère.
Rien, dans le texte constitutionnel, n’empêche explicitement la désignation de plusieurs ministres pour un même portefeuille, à condition que leurs responsabilités soient clairement définies.
1.2. Mise en œuvre légale
Pour rendre ce système pleinement opérationnel :
1. Décret d’attribution des compétences : Chaque trinôme ministériel verra ses fonctions précisées par décret. Ce dernier définira les rôles spécifiques de chacun des trois co-ministres (gestion parlementaire, gestion citoyenne, coordination générale).
2. Organisation des élections citoyennes :
• La mise en place d’élections directes pour le co-ministre citoyen nécessiterait une loi organique ou une modification des lois électorales.
• Le Conseil constitutionnel devra valider cette démarche, s’appuyant sur l’article 1er de la Constitution, qui garantit que la République « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens ».
1.3. Évolution constitutionnelle (si nécessaire)
Bien que la Constitution actuelle permette une organisation trinôme, une réforme constitutionnelle pourrait être envisagée pour consacrer explicitement ce système. Une révision constitutionnelle peut être initiée :
• Par le Président de la République, en soumettant une proposition au Parlement réuni en Congrès.
• Par un référendum d’initiative présidentielle ou parlementaire.
Cette évolution renforcerait la légitimité et la pérennité du modèle trinomial, en l’inscrivant durablement dans le cadre institutionnel.
2. Études sociologiques et politiques en faveur d’une gouvernance trinôme
2.1. Arguments sociologiques : la diversité comme moteur de décisions collectives
Les recherches sociologiques montrent que :
• La diversité des perspectives améliore la prise de décision : Scott E. Page, dans son ouvrage The Difference, démontre que des groupes hétérogènes prennent des décisions plus efficaces que des groupes homogènes, grâce à la complémentarité des expériences et des points de vue.
• La participation renforce l’adhésion et la légitimité : Des études en psychologie sociale (notamment celles de Arnstein sur l’échelle de participation) confirment que lorsque les individus participent aux décisions, ils sont plus enclins à les accepter, même en cas de désaccord partiel.
En instaurant un trinôme, combinant des élus parlementaires et un représentant citoyen, le gouvernement capitaliserait sur ces effets bénéfiques de la diversité et de la participation active.
2.2. Arguments politiques : une gouvernance plus démocratique et efficace
• Modèles internationaux :
• En Suisse, le Conseil fédéral fonctionne comme un exécutif collégial, où les décisions sont prises conjointement. Ce modèle est souvent cité pour sa stabilité politique et son efficacité dans la prise de décisions consensuelles.
• Les pays nordiques, tels que la Suède, favorisent également des modèles de gouvernance participative, combinant experts, élus et citoyens dans des processus décisionnels inclusifs.
• Renforcer la légitimité des institutions :
En France, la défiance envers les institutions est croissante. Selon le Baromètre de la confiance politique du CEVIPOF (2023), seulement 33 % des citoyens font confiance au gouvernement. En impliquant directement les citoyens dans la composition des ministères, ce système rétablirait un lien de confiance essentiel entre gouvernés et gouvernants.
3. Arguments en faveur du modèle trinomial
3.1. Une démocratie participative renforcée
En permettant aux citoyens d’élire directement un co-ministre :
• Les citoyens deviennent acteurs des décisions publiques, ce qui redonne du sens à la démocratie participative.
• Les candidats issus de la société civile apportent des perspectives nouvelles et ancrées dans le quotidien des citoyens.
3.2. Une expertise politique et citoyenne combinée
Les co-ministres parlementaires garantissent une continuité institutionnelle et une maîtrise des rouages politiques, tandis que le co-ministre citoyen incarne l’innovation et la proximité avec les préoccupations réelles de la population.
3.3. Une réponse aux défis modernes
Le modèle trinomial est particulièrement adapté aux enjeux complexes et interdépendants du XXIe siècle (climat, numérique, inclusion sociale). Une gouvernance collective permet de croiser les expertises et d’élaborer des politiques plus globales et transversales.
4. Processus pratique de mise en place
1. Création d’une plateforme numérique citoyenne :
• Authentification via FranceConnect pour garantir la fiabilité des inscriptions.
• Transparence totale sur les programmes des candidats et les résultats des scrutins.
• Accompagnement des citoyens non connectés pour assurer l’inclusivité (points d’accès numériques publics).
2. Phase pilote :
• Mise en place dans quelques ministères stratégiques (Transition écologique, Santé, Éducation).
• Évaluation des impacts sur l’efficacité gouvernementale et l’adhésion populaire.
3. Extension et pérennisation :
• Après validation des résultats, généralisation du trinôme à l’ensemble des ministères.
• Éventuellement, intégration dans la Constitution pour ancrer durablement le modèle.
5. Conclusion : un gouvernement trinôme pour une République moderne
Ce modèle trinomial incarne une gouvernance nouvelle, adaptée aux aspirations contemporaines : plus participative, plus représentative et plus efficace. Fondé sur la Constitution actuelle mais ouvert à des évolutions législatives et institutionnelles, il propose une démocratie renouvelée, où les citoyens, les parlementaires et les experts collaborent pour relever ensemble les défis de notre époque.
En intégrant la voix des citoyens dans les plus hautes instances décisionnelles, ce système réconcilierait les Français avec leurs institutions et ouvrirait la voie à une République véritablement du peuple, par le peuple et pour le peuple.