“Ils traquent TikTok, mais la vraie menace est ailleurs : réformons l’Internet, pas seulement les influenceurs”

Une gestion en surface : TikTok et les faux-semblants de la régulation numérique

Aujourd’hui, la communication gouvernementale s’est encore pris les pieds dans le tapis. Gérald Darmanin, par l’intermédiaire de son ministre délégué Olivier Retailleau, annonçait fièrement l’arrestation d’un influenceur sur TikTok pour incitation à la haine. Mais le parquet a rapidement démenti : aucune arrestation, seulement une perquisition, et aucune charge retenue pour l’instant. Cet énième cafouillage médiatique illustre bien une chose : nos dirigeants préfèrent des effets d’annonce à des mesures structurelles pour traiter le problème de fond.

Et pendant que le gouvernement joue les pompiers, les plateformes comme TikTok continuent de prospérer sans réelle régulation, amplifiant les dérives et laissant les citoyens exposés à des risques bien plus profonds que quelques influenceurs provocateurs.

Une vraie réforme : s’attaquer à l’infrastructure, pas aux symptômes

Plutôt que de courir après les influenceurs un à un, n’est-il pas temps de se poser la vraie question ? Pourquoi permettons-nous à des plateformes étrangères, motivées par des logiques de profit, de contrôler notre espace numérique ? Chaque jour, des contenus nuisibles ou manipulateurs se retrouvent sur les écrans de millions d’utilisateurs français, parfois des enfants, sans aucun contrôle réel.

La régulation ne peut pas se limiter à traquer des individus. Elle doit s’attaquer à l’infrastructure numérique elle-même :

1. Créer des garde-fous technologiques : Développer des systèmes de filtrage intelligent pour empêcher les contenus inadaptés d’atteindre des publics vulnérables, comme les enfants.

2. Éduquer dès l’école : Renforcer l’éducation aux médias et aux usages numériques pour immuniser les citoyens contre les manipulations.

3. Reprendre la maîtrise d’Internet : Concevoir un réseau numérique français et coopératif, décentralisé, éthique et géré par les citoyens, pour protéger nos données et garantir un usage respectueux du numérique.

Une question de souveraineté numérique

Certains pays ont déjà pris conscience de l’importance de contrôler leur espace numérique. La Chine, par exemple, régule strictement les contenus visibles sur son territoire. Bien qu’un tel modèle soit inapplicable en France pour des raisons démocratiques, il soulève une question légitime : comment protéger notre souveraineté numérique sans tomber dans l’autoritarisme ?

Un modèle alternatif serait un système coopératif, gouverné par les citoyens eux-mêmes, où chaque information serait taguée selon son usage et ses destinataires. Cela garantirait que :

• Les contenus inappropriés ne se retrouvent pas sur les écrans des enfants.

• Les informations sponsorisées soient clairement identifiées.

• Les données personnelles des utilisateurs restent sous contrôle national.

Une révolution numérique possible : prévenir plutôt que punir

Imaginons un Internet réinventé, où la priorité ne serait pas la rentabilité des grandes plateformes, mais le bien-être et l’épanouissement des utilisateurs. Ce modèle pourrait inclure :

Un réseau social citoyen qui lie numérique et rencontres physiques, favorisant les échanges entre les territoires.

Des incitations fiscales pour encourager les citoyens à participer à des projets numériques ou éducatifs.

Une transparence totale des algorithmes et des pratiques des plateformes numériques.

En changeant de paradigme, la France pourrait devenir un pionnier d’une révolution numérique éthique, qui ne se contente pas de limiter les dégâts, mais propose une véritable vision d’avenir.

Un gouvernement à la traîne face à une société en attente

Le cafouillage autour de TikTok montre bien les limites de notre gouvernance actuelle. En s’attaquant aux symptômes au lieu de traiter les causes, nos dirigeants nous condamnent à un éternel jeu de rattrapage, laissant les citoyens exposés à des risques croissants.

Il est temps de passer de la réaction à la prévention, de troquer les effets d’annonce pour des réformes ambitieuses. Oui, il faut sanctionner les influenceurs qui dérapent, mais cela ne suffira pas à protéger nos concitoyens. L’heure est venue de repenser notre rapport à l’Internet, non pas comme un espace laissé aux mains de multinationales, mais comme un bien commun, protégé et enrichi par tous.

Conclusion : une révolution à portée de main

Plutôt que de cibler TikTok ou ses utilisateurs, posons-nous les bonnes questions : pourquoi continuons-nous à dépendre de plateformes qui échappent à tout contrôle ? Pourquoi n’imaginons-nous pas un Internet plus humain, plus éthique, plus souverain ? La réponse n’est pas dans des annonces spectaculaires, mais dans une réforme profonde de notre infrastructure numérique, pensée par et pour les citoyens.

Alors, M. Retailleau, avant de multiplier les déclarations, pourquoi ne pas vous engager pour une révolution numérique qui protègera enfin la France ?

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